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JÉRÔME ET CÉLINE : LES PLUS JEUNES S'EXPRIMENT

Les plus jeunes veulent nous montrer que eux aussi sont présents dans l’association et que celle-ci leur est bénéfique.

Nous avons élaboré un questionnaire que nous avons posé à Céline TESSIER et Jérôme BONSERGENT (11 ans tous les deux). Ce questionnaire nous a permis d’aborder des sujets que nous n’avions pas jusqu’à présent traités ensemble.

Le handicap n’est pas une barrière pour pratiquer un sport. Si tous nos membres ne sont pas présents, ce n’est pas important. Ce qui compte, c’est la volonté et le fait d’aimer l’activité exercée. Céline fait beaucoup de sport en dehors de l’école, elle fait de la natation, du combat, du tennis de table et un peu d’escalade. Jérôme fait du football où il est gardien de son équipe, de l’escalade et du tennis.

Que notre handicap soit situé au niveau des membres inférieurs ou des membres supérieurs, nous pouvons tous réaliser les mêmes activités, chacun aura sa méthode mais le résultat sera le même. Jérôme a un handicap à une main, cela ne l’empêche pas de faire de la broderie, de l’argile, de la peinture, du dessin et de la fabrication de cerf volant. Céline, qui est privée de l’usage d’un de ses membres supérieurs, réalise des canevas, des dessins, des peintures et fait de l’ordinateur.

Nous avons posé ces questions à Céline et Jérôme :

Comment réagissent tes amis face à ton handicap ?

Céline : Ils me voient normalement et ne sont pas gênés par mon handicap. Il y a une grande solidarité dans ma classe.

Jérôme : Les autres enfants me posent beaucoup de questions sur mon handicap. Les garçons de ma classe me traitent de «main de poupée». J’ai un grand copain depuis la maternelle avec qui je suis tout le temps.

 

Est-ce que tu caches ton handicap quand tu es avec des personnes que tu ne connais pas ?

Céline : Quand j’étais petite, je le cachais en mettant ma prothèse. Mais maintenant, je ne veux plus le cacher car je crois qu’avant, j’étais trop renfermée.

Jérôme : Je cache mon handicap depuis que je suis né et lorsque j’ai un problème, j’en parle avec mes parents qui me conseillent.

Le regard des autres personnes est le plus douloureux, c’est ce qui montre que malgré tout, il y a une différence. Pourquoi ne pas passer son chemin comme on le fait devant une autre personne ? Y a t il une peur du handicap ? ou tout simplement de la curiosité ?

Tous deux disent préférer se confier à des personnes ayant eu des expériences semblables aux leurs. Ils pensent que la personne peut mieux les comprendre. Mais, après en avoir discuté tous ensemble, nous en sommes venus à cette conclusion :

S’il n’y a pas de communication, on ne peut pas comprendre l’autre. Nous, nous avons notre handicap, peut-être que vous avez une vue ou une ouïe défectueuse, un temps de compréhension très long… Il y a beaucoup de choses qui font que l’on est tous différents, alors, communiquons, exprimons-nous, partageons nos expériences.

 

Enfin, nous finirons cet article par une dernière question :

Qu’est-ce que la rencontre avec les membres de l’association Denise LEGRIX t’a apporté ?

Céline : Depuis que je connais l’association, je n’ai plus envie de me cacher et j’ai envie de montrer que je peux faire comme tout le monde. Je ne suis pas différente.

Jérôme : L’association m’a apporté plus de confiance en moi, lorsque je suis avec ses membres, je ne me cache plus.

Céline et Jérôme ont vraiment répondu sincèrement à toutes les questions. Toutes les discussions, qui ont fait que l’on a pu bâtir cet article, se sont déroulées durant le camp 1998 (ça sert à ça aussi un camp). Ceci nous a permis à tous, petits et grands de nous confier.

Karine BIZETTE
Marie-Laure HOUPIN

Janvier 1999.